Un jour, je me trouvais dans une station-service, dans une région très modeste du Brésil, en train de laver la voiture de mon père. Pendant que je travaillais, j’ai entendu un policier discuter avec un jeune homme qui attendait son tour pour laver sa voiture. Ils parlaient du Boat Show. Le jeune homme a mentionné que visiter le salon était très cher. Mais, avec un sourire et un éclat dans les yeux qui m’a surprise, il a répondu : « Je ne manque aucun salon. Je peux monter à bord des bateaux, les voir de près et rêver. »
Cette conversation m’a ramenée à mes propres souvenirs, me rappelant combien de fois je suis passée devant les portes des clubs nautiques et des marinas au Brésil, avec un regard éteint. Ces lieux, réservés aux membres, refusent à beaucoup l’un des plaisirs les plus simples et humains : admirer, rêver et nourrir l’âme avec émerveillement.
Au Brésil, environ 90 % des bateaux de compétition ne sont pas pilotés par leurs propriétaires, mais par des skippers professionnels engagés par de grandes marques, un peu comme en Formule 1. Ces événements ne sont pas seulement des compétitions ; ce sont des plateformes pour le développement technologique et l’innovation dans la voile. La sécurité s’améliore, les solutions techniques évoluent et des réponses émergent sur bien d’autres questions que l’art de régler une voile.
Mais si le monde se limitait à des utopies où tous seraient égaux dans la pauvreté, comme à Cuba, au Venezuela ou en Corée du Nord, peut-être serions-nous simplement assis à fumer, regardant la mer et rêvant de liberté. Cependant, c’est le développement – allié au marketing – qui transforme les rêves en réalité et rend des histoires comme la mienne possibles.
Moi, Izabel Pimentel, j’ai rêvé de nombreuses fois de participer au Vendée Globe, mais comment négocier avec de grandes marques, quand on ne me permettait même pas de prendre un café dans un club nautique ? Pourtant, j’ai toujours cru que les régates de cette envergure ne sont pas uniquement une affaire de technique. Elles existent pour inspirer, pour faire briller les yeux de ceux qui, même sans moyens, osent rêver – parfois pas de participer à la régate, mais simplement d’être en mer.
C’est là le pouvoir du marketing. Revenons aux bateaux : même si beaucoup d’argent et de technologie y sont investis, c’est Violetta qui a vraiment enchanté. De la même manière que des photographes peuvent capturer un même objet de façons différentes, peu ont le talent de transformer une image en pure poésie, comme un Sebastião Salgado le ferait. De la même manière, les régates allient effort, douleur et dépassement, traduits en divertissement, en images inspirantes et en stratégies de marketing brillantes qui émeuvent et connectent des millions de personnes.
Les régates ne sont pas seulement des compétitions. Ce sont des récits de résilience, de force et de beauté. C’est le regard de la douleur dans des situations extrêmes, transformé en poésie par le talent des photographes et la créativité des marketeurs. Quand le protagoniste n’est pas seulement un être humain, mais une fleur, une Violetta, tout devient magique.
J’aime les régates. Indépendamment de la pollution ou de l’argent – des questions insignifiantes comparées à l’impact positif que ces histoires apportent au monde. J’ai toujours rêvé de traverser les mers du Sud. Ce n’était pas pendant le Vendée Globe que j’ai réalisé ce rêve, mais à bord d’un vieux bateau français, un Romanée. J’ai pleuré de joie, malgré le froid et la douleur qui avait presque nécrosé mes pieds. À cet instant, j’ai ressenti la véritable signification de la liberté.
Les régates permettent cela : rêver. Et les rêves ne sont pas nourris par des utopies vides, mais par le développement, le marketing et l’inspiration. C’est grâce à cet émerveillement, venu des écrans de télévision ou d’ordinateur, que j’ai atteint mes plus grands objectifs.
Les régates sont avant tout un spectacle qui nous apprend à croire en l’impossible. Et cela, en soi, est déjà une victoire.
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